L’aménagement d’un territoire de chasse
Les gestions intensives agricoles et sylvicoles, l’emprise humaine prennent le pas sur l’espace naturel, entraînant une diminution en qualité et variété de la nourriture. Il en résulte pour le gibier des perturbations grandissantes de son rythme biologique. Il ne peut plus manger boire, dormir, ruminer au moment ou à l’endroit où ils voudraient le faire… cela entraîne une baisse de l’état sanitaire des animaux et une augmentation croissante des dégâts agricoles et sylvicoles. Dans ces conditions, tout chasseur se doit d’aménager son territoire de chasse, afin de procurer à son gibier un peu de couvert et de gagnage. Un chasseur-gestionnaire, c’est aussi quelqu’un qui gère des espaces, en même temps que des espèces.
« Chasser aujourd’hui c’est bien contribuer à la gestion globale de l’environnement » dixit GILBERT TITEUX (Directeur de la Fédération départementale des Chasseurs du Bas-Rhin, auteur de « L’aménagement des territoires » paru dans la collection Grand Gibier aux éditions Gerfait Club).
II s’est avéré par la pratique, que la mise en place de cultures et de prairies à gibier, permet de maintenir un cheptel important sans que les dégâts sur les cultures voisines se développent. La main de l’homme est la moins sensible (absence de domestication, réduction de concentration des animaux aux aires d’alimentation, moins de risques de contagion).
Il est souhaitable de consacrer 1% de la surface totale du territoire en diverses cultures pour atteindre et maintenir une population convenable.
Besoins théoriques en culture spécifique : 1 cerf=0,15ha, 1 daim=0,08ha, 1 chevreuil=0,03ha
En milieu forestier, toutes les surfaces sont intéressantes même les plus petites tels que les bordures de fossés et de chemins, tranchées coupe-feu, bas de lignes électriques, etc. Si par chance, de plus grandes parcelles étaient disponibles, n’ensemencez que des surfaces de 20 à 40 ares de la même culture. Le gibier montre plus d’intérêt pour des bandes de terrain étroites.
En chasse de plaine, les cultures doivent assurer, outre leur rôle alimentaire, un couvert pour le repos et la nidification du petit gibier. Ceci est très important en période hivernale où la campagne est très dénudée. Profitez des jachères : les terres « gelées », les aires de production intensives sont remplacées par des jachères cynégétiques à coût faible au regard de la mise en valeur, et de la renaturation des sites pour la faune.